Gratien Gélinas (né le 8 décembre 1909 à Saint-Tite, et mort le 16 mars 1999 à Montréal) est un auteur, un dramaturge, un acteur, un directeur, un producteur et un administrateur québécois. Il est considéré comme l'un des fondateurs du théâtre et du cinéma québécois contemporains. Il est le fils de Mathias Gélinas, sellier, et de Genèva Davidson, qui auront plus tard un autre enfant, une fille, Rolande. Un an après sa naissance, et alors que le père a perdu son emploi, la famille déménage à Montréal. Commence alors une vie de pauvreté, de précarité et d'errance. Ainsi, la famille déménagera 12 fois en 13 ans. Mathias occupe durant cette période plusieurs emplois qu’il peine à garder. Alors qu'il n'est qu'un enfant, la visite d'un jeune homme à la maison de ses parents à Montréal allait laisser sur lui une empreinte indélébile. Ce jeune homme, qui aimait la poésie, fut prié de réciter quelques poèmes devant la famille. Gratien en fut envoûté et les jours suivants, il jouait à l'imiter. Autre rencontre significative, à l'adolescence cette fois. Un jour, son oncle Arclès l'emmène à Shawinigan où il assiste à une représentation de Martyre, un mélodrame que joue la troupe Barry-Duquesne. Il commence ses études classiques au juvénat des Pères du Saint-Sacrement à Terrebonne en 1923. Grâce au soutien de son oncle, le père Olivier Gélinas, sulpicien, qui lui trouve un mécène, il peut les poursuivre, à partir de novembre 1924, au collège de Montréal, qu'il fréquentera quatre ans. Tout en y faisant de bonnes études, il développera sa passion pour le théâtre. Mais, à la maison, les choses sont moins roses. Le couple de Mathias et Genèva bat de l'aile. Les conflits se multiplient, les séparations temporaires aussi. Gratien est pris au milieu de ces disputes conjugales qui le rejoignent même au collège. Ne pouvant divorcer, Genèva obtiendra finalement une séparation de corps. Elle ne supportait plus l’instabilité professionnelle de son mari et la précarité de leur existence. De plus, elle porte contre Mathias des accusations d'abus sexuel à l'endroit de sa jeune sœur, qui semblent avoir quelque fondement. Absent à son procès, il est condamné à payer une pension alimentaire à son épouse. Il choisit plutôt de s'enfuir aux États-Unis et ne reverra jamais sa famille. À la demande de leur mère, les enfants diront que leur père est mort. «Un mensonge qui leur évite le jugement d’une société rigide, mais qui fait de [Gratien] un orphelin, comme les personnages de Tit-Coq, Fridolin et Bousille qu’il créera.» En 1928, ayant perdu son mécène, Gratien doit à regret quitter le collège avant la fin de son cours classique. Le krach de 1929 survient et il doit travailler afin de subvenir aux besoins de la famille. Il est d'abord vendeur de toiles et cotons chez Dupuis Frères, et vendeur de chaussures la fin de semaine. Par la suite, il travaillera neuf ans à la compagnie d’assurances La Sauvegarde. Il a décidé de devenir comptable et suit dans ce but, pendant quatre ans, des cours du soir à l’École des Hautes Études commerciales. ... Source: Article "Gratien Gélinas" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.