C’est durant l’âge d’or de la Sécession viennoise qu’éclot le septième art autrichien. Après la chute de l’Empire austro-hongrois, en 1918, le producteur Sascha Kolowrat-Krakowsky, à la tête de la société Sascha-Film, et la pionnière Luise Kolm-Fleck, cofondatrice des studios Rosenhügel, font les beaux jours du cinéma muet, rivalisant avec Hollywood, du blockbuster Sodome et Gomorrhe, signé Michael Curtiz, à La Ville sans Juifs, satire dénonçant ouvertement la montée de l’antisémitisme. Dans les années 1930, de nombreuses stars fuient la menace hitlérienne, tandis que l’avènement du parlant restreint les ambitions autrichiennes. Rattachée à l’Allemagne dès 1933, la production cinématographique se divise désormais en deux catégories : les films sans interprètes juifs et les "films d’émigrés", emmenés par Franziska Gaal. Après l’Anschluss, la propagande nazie envahit les écrans...